Des plans et gravures anciens nous situent cet édifice antérieur de l’époque médiéval au centre de l’îlot formé par la Lys qui, dans la traversée de la Commune, se sépare en deux bras : la grande Lys et la Saint - Augustin.
Des fouilles effectuées il y a une trentaine d 'années à une dizaine de mètres du chevet de l’église, de l’autre côté de la Grand’ Rue, ont montré qu’il existait dans cette zone aux 1er et 2ème siècles un habitat gallo-romain (découverte de tuiles romaines, de céramique antiques et d’une meule à grains). Il est possible qu’à l’emplacement de l’église s’élevait un temple dédié à une divinité vénérée à l’époque, vraisemblablement le Dieu Mars.
Quand la cité de Thérouanne, chef-lieu de la Morinie, devint siège d’un évêché de 639, les faubourgs se développèrent autour de l’agglomération, plus tard en dehors des remparts et fortifications. Chaque faubourg possédait ainsi sa petite église placée sous le patronage de Sain t- Martin, l’évangéliseur de la Gaule.
Un plan ancien nous révèle que les trois faubourgs immédiats avaient église ou chapelle :
- Faubourg Saint – Esprit : Martinica Prima
- Faubourg de Nielles : Martinica Seconda
- Faubourg de Clarques : Martinica Tertia (ou In Martinis)
L’église du faubourg Saint –Esprit (ou Saint – Martin outre eau) vraisemblablement entièrement détruite lors du siège fatal de 1553. Celle de Clarques fut endommagée et celle de Nielles demeura à peu près intacte.
Après la destruction complète de la ville décidée par l’Empereur Charles Quint, le site de la ville devint une immense carrière de pierres et de matériaux divers où les habitants de la région, trop heureux le l’aubaine, venaient régulièrement se servir. Ce n’est que très que progressivement qu’un village se réédifia au sud de l’ancienne cité, notamment le long de la voir romaine d’Arras à Boulogne, appelée Chaussée Brunehaut.
Vers 1617, la construction d’une nouvelle église commença à l’emplacement des ruines. Elles de fit en trois étapes :
- D’abord un corps d’église de style ogival sans grand caractère : pas de voûte ni de régularité dans les fenêtres
- Le chœur fut ensuite ajouté en 1623, de style ogival avec cinq fenêtres et de fausses baies sur l’une desquelles vint s’appuyer la sacristie à la façade sud, le chœur fut voûté en pierres.
- Un petit porche fut ajouté à l’ouest, cent ans plus tard en 1723. Cet édifice fut endommagé lors d’un incendie en 1667, puis en 1798 fut presque totalement détruit par el feu qui ravagea tout le centre de Thérouanne : 90 maisons furent transformées en cendres. Après ce désastre, l’église Saint – Martin de trouvait réduite à des murailles calcinées et avait perdu son mobilier. Les murs du chœur résistèrent mieux au feu puisque l’on voit encore sur les contreforts de l’église actuelle la date de 1623.
De 1801 à 1804 les offices religieux eurent lieu à la chapelle de Nielles. Une petite église fut sommairement reconstruite pendant le temps. Un dessin datant de 1834 nous montre un édifice très simple sur lequel on peut lire fronton ouest date de 1723. Un clocheton a été ajoutée au-dessus du chœur et en 1882 eut lieu la bénédiction d’une cloche nommée Charlotte.
Un presbytère dut édifiée en 1820 d’abord en torchis, grâce à un don généreux de 2000 F. En 1855, ce presbytère fut reconstruit plus solidement en briques aux frais de la commune. C’est le presbytère actuel dont la construction est antérieure à l’église d’aujourd’hui.
Un nouvel édifice fut reconstruit progressivement à partir de 1859. En 1860 l’on procéda à la réfection du chœur et à la construction d’une tour et une seconde cloche fut bénite sous le nom de Marie Angeline en 1862. Une troisième cloche nommée Elisa, pesant 465 kg, fut quant à elle installée en 1863. Le chœur fut restauré en 1865 et une nouvelle sacristie fut reconstruction en 1866.
L’église Saint – Martin fut consacrée le 25 juillet 1872 par Monseigneur Lequette, évêque d’Arras, Boulogne et Saint-Omer.
Les vitraux représentant des armoiries des 60évêques de Thérouanne ont été placés en 1901 et 1902. Le cimetière paroissial avait été transféré dès 1851 route de Saint-Omer.
Le cimetière paroissial avait été transféré dès 1851 route de Saint-Omer
Alain CHEVALIER
Sources :
- Enquête sur la situation de la paroisse de Thérouanne après la Révolution
- Registre Paroissiaux