Au lendemain de la première guerre mondiale, l'on édifia à Thérouanne comme partout en France un monument rappelant le souvenir des glorieux soldats de la commune morts pour la patrie. (le 11 novembre demier la population est venue en grand nombre rendre hommage à ses enfants disparus).
Le monument aux morts de Thérouanne fut inauguré, des photographies
en témoignent, en présence d'une foule imposante, les pompiers en
grande tenue assurant le service d'ordre.
Il fut érigé à la gauche de l'église, à quelques mètres
en retrait de la grand'rue, à l'emplacement de l'ancien cimetière
qui avait été transféré en bordure de la route de Saint-Omer,
dans la vieille Ville.
L' on grava alors sur la façade du monument ce que l'on pensait être la blason de Thérouanne : une tête de Maure dont le front est ceint d'un ruban (comme le blason de la Corse) et surmontée de fleurs de lys. Plusieurs historiens, dont Malbrancq au XVII èrne siècle, avaient en effet affirmé que ces armoiries rappelaient le souvenir d'un prince africain nommé morineus qui aurait selon la légende fondé la cité, bien avant la conquête romaine. Ce blason que l'on retrouve sur l'un des vitraux de l'église actuelle reconstruite au XIX ème siecle est basé sur un jeu de mots entre Maure et Morin. Ce n'est que pure affabulation.
Le souvenir de ce prince Maure imaginaire reste gravé dans la pierre du monument aux morts de
Thérouanne.
Les armes de Thérouanne sont d'azur à la gerbe d'avoine d'or, liée de meme. Elles sont parlantes ;
selon l'étymologie que quelques auteurs dérivent du latin terra avenae, à cause que le pays a été
de tout temps fertile en avoine.
On prétend que l'écusson d'argent armorial de
Thérouanne, chargé dune tête de Maure, entourée
d'un ruban de gueules à la manière des anciens Césars
, a été surmonté d'un chef d'azur parsemé
de fleurs de lys d'or, en vertu d'une concession
du roi Dagobert.
Les armes du Comté de Thérouanne sont d'argent,
à la tête de maure de sable, liée de gueules au chef d'azur,
semé de fleurs de lys d'or.
Les origines de la ville de Thérouanne, attribuées à Morinroeus et à Taruanus peuvent parfaitement se concilier; le premier dans un temps immemorial, a construit le château, l'autre a fondé la cité sous le règne d'Auguste.
1833
H. PIERS