La Chapelle de Nielles d'après un plan datant de 1539.
Au bords de la Lys s'étend le '' marais commun à Thérouanne et habitants de Nielles.
La Chapelle de Nielles échappa à la destruction de 1553 par les armées de Charles-Quint. Nielles devint alors une paroisse indépendante administrée par un seigneur ainsi qu'en témoigne l'inscription figurant sur la cloche extérieur datant de 1571:
"EUSTASSE DE MAMES SEIGNEUR DE NIELLES ET JENNE DE SAINS SA MÈRE - L'AN 1571"
PIERRES TOMBALES, DOCUMENTS D'HISTOIRE
La coutûme voulant qu'auparavant les habitants fortunés soient enterrés à l'intérieur même de l'église paroissiale, la Chapelle de Nielles comporte dans son dallage trois pierres tombales gravées, véritables documents historiques.
Sur le côté gauche une dalle de pierre noire :
ICY REPOSE LES CORPS DE LIEVIN MEQVIGNION VIVANT BAILLY DE NIELLES DECEDE 1710 AGE DE 30 ANS (probablement 50 ans) ET DE MARIE IEANNE SA FILLE DECEDE 1710 AGE DE 26 AN ET A FONDE 3 MES SVR SEPT QVARTIERS DE TERRE SITVE O COMBLE A LA RETRIBVTION DE 30 PATARS POVR SA FEMME MARIE BRICHE POVR LE REPOS DE LEVRS AMES
(tête de mort et ossements en sautoir).
Cette pierre tombale datant du début du XVIIIème siècle rappelle la mémoire du bailli du Nielles, de son épouse et de leur fille qui ont fait don à l'église de Nielles de 7 quartiers de terre et de 30 patars pour une fondation de trois messes (un "quartier" est une ancienne mesure agraire valant environ 10 ares).
DE LA RÉVOLUTION à NOS JOURS
Durant la révolution, l'église de Nielles fut fermée au culte et utilisée de 1792 à 1801 comme fabrique de salpêtre employé dans la confection de la poudre à canon. La paroisse de Nielles fut alors rattachée à celle de Thérouanne et l'on peut lire à la fin du registre paroissial de 1792 l'annotation suivante :
''En vertu de la loi qui détermine le mode de constatation, les registres courants seront clos et arrêtés par les maires, officiers municipaux et secrétaires greffiers. Ce qui a été exécuté aujourd'hui 26 décembre, l'an 1er de la République Française.
Et nous avons tiré des mains du citoyen Gillocq ci-devant curé dudit Nielles les registres aux baptêmes et les avons emportés à notre maison commune au dit Nielles
Signé - Laurian - Maire"
Comme dans toutes les autres communes de France, le pouvoir de rédiger les actes d'état-civil était ainsi retiré aux curés des paroisses.
En 1815, Nielles comptait 27 maisons et avait une population de 135 habitants pour une superficie de 366 hectares.
Le 20 mars 1822, une ordonnance du roi Louis XVIII décréta la réunion des deux communes de Thérouanne et de Nielles.
Il est à noter que plus de 30 ans après le retour de St-Omer et Aire à la France sous Louis XIV en 1677, l'on continuait à utiliser les unités monétaires de Flandre, les florins et les patars, alors que l'on devait compter en livres et en sols, monnaies de France.
L'on ne doit pas s'étonner que nos anciens francs soient encore habituellement si employés de nos jours !
Sur le côté gauche une pierre tombale en marbre blanc évoque le souvenir de Marc Briche, de sa femme et de leur fils. Celui-ci était le fermier de Monsieur de Lens en ce début du XVIIIème siècle.
Côté droit - dalle de marbre blanc :
ICY REPOSE LES CORPS DE DEVOT MARC BRICHE VIVANT FERMIER DE MONSIEUR DE LENS DANS NIELLES LES THEROUANNE DECEDE LE 23 FERVIER 1714 AGE DE 40ANS ET DE JENNE ALEXANDRE SA FEMME DECEDE LE 8 DE MARS 1742 AGEE DE 64 ANS ET DE JEAN BRICHE LEUR FILS VIVANT FERMIER DE MONSIEUR DE LOTEMBERGHEM AUSSI DANS NIELLES DECEDE LE 23 DE NOVEMBRE 1729 AGEE DE 32 ANS ET DEMIE
LECTEURS PRIEZ DIEU POUR LEUR REPOS DE LEURS AMES RESQUISCANT IN PACE AMEN
Le petit hameau de Nielles situé à l'écart des grands axes de circulation vit maintenant des jours paisibles. Sa chapelle qui a été récemment restaurée grâce à l'action de l'Office Culturel et la Municipalité de Thérouanne reste le témoin du riche passé de la cité des Morins. Ouverte chaque année lors de la journée des monuments historiques, elle est maintenant, outre un lieu de culte, un lieu de culture où des expositions et des concerts ont été organisés ces dernières années au bénéfice de sa restauration.
Alain CHEVALIER
Dernier souvenir de l'ancienne cité de Thérouanne, la Chapelle de Nielles se dresse à quelques mètres de la Lys, dans un paysage calme et verdoyant.
Cette petite église dédiée à Saint-Martin, saint patron de Thérouanne, attire le regard du promeneur qui admire sa beauté toute faite de simplicité, avec son joli campanile qui abrite sa cloche apparente. Nielles était jadis un faubourg de Thérouanne: il apparaît dans un document datant de 1198. Le village et son église figurent sur un plan de Thérouanne datant de 1537 avec à sa proximité un"marais commun à Thérouanne et aux habitants de Nielles"
VESTIGE D'UNE CITE DISPARUE
La Chapelle de Nielles